Les chercheurs nantais explorent la matière organique du système solaire

Une équipe du Laboratoire Chimie et Interdisciplinarité : Synthèse, Analyse, Modélisation (CEISAM – Université de Nantes / CNRS) et une autre du Laboratoire de Planétologie et Géodynamique (LPG – Université de Nantes / CNRS) développent une approche expérimentale permettant d’étudier la matière organique primordiale (MOI) présente dans les satellites de glace des planètes géantes. Cette nouvelle approche dans le domaine de la minéralogie critique pourrait ouvrir des perspectives dans la compréhension des objets du système solaire externe.

Ce n’est que très récemment que des indices ont été obtenus, laissant penser qu’une quantité importante de matière organique insoluble (MOI) était présente dans les objets du système solaire. Des objets suffisamment distants du soleil pour que l’eau y soit présente sous forme de glace (comètes, satellites de glace des planètes géantes).

L’approche des chercheurs du Laboratoire Chimie et Interdisciplinarité : Synthèse, Analyse, Modélisation (CEISAM) et du Laboratoire de Planétologie et Géodynamique (LPG) a pour objectif de caractériser la transformation de matière organique insoluble « modèle » dans des conditions mimant celles présentes à l’intérieur des satellites des planètes géantes.

Les expérimentations consisteront à réaliser des réactions entre matière organique, eau et silicates hydratés, en présence ou non de sulfures de fer, dans des gammes de température et de pression, de 100 à 600 °C et 0.01 à 5 GPa, respectivement. Toutes ces expériences pourraient permettre d’apporter des réponses à deux questions clés :

  • La déstabilisation de la MOI peut-elle être à l’origine de l’atmosphère de Titan (N2 et CH4) et l’apport de CH4 peut-il être suffisamment tardif, sachant que le méthane a une durée de vie de quelques dizaines de millions d’année dans l’atmosphère où il disparait par dégradation photochimique ?
     
  • Des molécules impliquées dans la chimie du vivant, et souvent considérées comme des biosignatures, ont-elles pu être générées à partir de la pyrolyse de la MOI, dans des conditions abiotiques, remettant en cause la nature de biosignature de ces molécules ?
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