Thibault YSSARTIER, doctorant au sein de l’équipe MODES, soutiendra sa thèse intitulée « Modélisation des liaisons halogène impliquant l’astate : l’impact sur la stabilité de radiopharmaceutiques mis en lumière » le Lundi 13 Novembre 2023 à 14h au Laboratoire CEISAM en salle Marie Curie.
La soutenance sera à huis-clos (accord de confidentialité à signer à l’entrée de l’amphi).
Résumé
L’astate (At), Z = 85, est à la fois l’élément halogène le plus lourd (situé sous l’iode), et un radioélément. Son isotope 211At est particulièrement prometteur pour des applications en médecine nucléaire, mais il doit être guidé vers les cellules tumorales à l’aide d’une biomolécule. La plupart des protocoles reposent sur la formation d’une liaison Caryle–At (aryle en indice) avec les molécules N-succinimidylastatobenzoate (SAB) et N-succinimidylastatoguanidinomethyl benzoate (SAGMB) pour exemples d’agents prosthétiques. Alors que le SAB et ses conjugués présentent une certaine instabilité in vivo, entraînant la libération d’astate (désastatation), le SAGMB et ses dérivés sont relativement préservés. Cette différence est ici étudiée à l’aide de calculs DFT, et en s’inspirant d’un mécanisme enzymatique de déshalogénation identifié pour des iodes d’aryle. Ce mécanisme est conditionné par la formation initiale d’une liaison halogène (XB), qui permet de rationaliser les différences de stabilité des deux astatoaryles. Le rôle de la XB a également permis d’expliquer la stabilité in vivo inattendue d’un composé présentant des groupes hydroxyles voisins de l’astate. Interagissant avec le milieu par liaisons hydrogènes, ces groupes hydroxyles limitent la capacité du composé à former des XB, donc potentiellement à initier un mécanisme enzymatique de déshalogénation.
Mots clés
astate, liaison halogène, désastatation, radiomarquage, DFT