CEISAM, le laboratoire qui s’attaque aux virus à ARN

Le laboratoire CEISAM (Chimie et interdisciplinarité : synthèse, analyse, modélisation) cultive depuis plusieurs années des compétences uniques en chimie des molécules d’intérêt thérapeutique. Cette UMR (Université de Nantes/CNRS) détient plusieurs techniques spécifiques qui lui permettent de maîtriser un large éventail de réactions organiques (ozonolyse, hydrogénation sous pression, réactions micro-ondes, chimie en flux) et des plateformes de pointe pour la partie analytique (Plateformes technologiques de RMN et AMaCC). Renforcé par ses compétences en modélisation et en design de molécules, le laboratoire est ainsi capable de produire des molécules sur-mesure pour ses partenaires du secteur santé. « Nous synthétisons des molécules pour les faire évaluer sur différentes pathologies, dans l’espoir de découvrir de nouveaux outils pharmacologiques ou agents thérapeutiques », résume Jacques Lebreton, professeur à l’Université de Nantes et membre du laboratoire CEISAM. Les compétences du CEISAM sont d’ailleurs accessibles aux autres acteurs académiques, principalement du secteur santé, à travers sa plateforme technologique de synthèse, CHEM-Symbiose.

Le CEISAM a mis en avant son expertise unique à l’occasion de la crise sanitaire de la Covid-19. En s’appuyant sur son expérience en matière de conception et de synthèse de molécules à activité antivirale potentielle, le laboratoire a pris la tête, au printemps dernier, du projet Gavo (Génération d’antiviraux originaux). Ce programme, soutenu scientifiquement et financièrement par l’Institut de chimie du CNRS (INC), consiste à développer des molécules (de type nucléoside) capables d’empêcher la réplication des virus à ARN, comme celui de la Covid-19, mais aussi contre Zika ou Ebola. La capacité du CEISAM à synthétiser des molécules appropriées lui permet de s’attaquer à ces nombreux virus à ARN, ainsi qu’à d’autres virus émergents. Objectifs : développer une chimiothèque de molécules originales et la mettre à disposition de la communauté des biologistes. Le CEISAM est associé dans ce consortium Gavo à des chimistes et biologistes des universités de Montpellier, de Nancy et d’Orléans.

Les laboratoires pharma à la recherche de nouvelles molécules

Cette capacité à synthétiser une large variété de molécules sur mesure a permis historiquement au laboratoire de nouer des partenariats de long terme avec de grands noms de l’industrie pharmaceutique« Ils nous aident dans la conception de nouvelles entités moléculaires que nous synthétisons en vue d’évaluations biologiques sur des cibles bien précises. Ce travail peut alors déboucher sur le dépôt d’un brevet, expliquent Jacques Lebreton et Arnaud Tessier, responsable scientifique au sein du Ceisam. Cette activité partenariale représente un soutien financier important pour la recherche dans notre laboratoire. » La crise de la Covid-19 a permis de rendre plus visibles les compétences du CEISAM, et d’attirer vers lui de nouveaux partenaires« Notre expertise nous permet aujourd’hui de valider de nouveaux concepts en biologie, à l’aide d’entités organiques originales, et ainsi de mieux comprendre les mécanismes biologiques de certaines pathologies, pour la conception plus rationnelle de futures molécules d’intérêt », soulignent Jacques Lebreton et Monique Mathé-Allainmat, également responsable scientifique au sein du Ceisam. Le laboratoire compte ainsi sur cette nouvelle visibilité, ainsi que sur le développement d’outils comme Plug in labs Ouest, pour nouer de nouvelles collaborations avec des acteurs publics ou privés de la santé.

Scroll to top