À Nantes, les chercheurs du CEISAM et du LPG lauréats d’une thèse CNRS 80|PRIME pour développer une approche expérimentale pour étudier le rôle et devenir de la matière organique primordiale dans les satellites de glace des planètes géantes

Ce n’est que très récemment que des indices ont été obtenus, laissant penser qu’une quantité importante de matière organique insoluble (MOI) était présente dans les objets du système solaire suffisamment distants du soleil pour que l’eau y soit présente sous forme de glace [ex : comètes, satellites de glace des planètes géantes]

Lauréats de l’appel 80 | PRIME du CNRS(1), une équipe du laboratoire Chimie et Interdisciplinarité : Synthèse, Analyse, Modélisation (CEISAM – Université de Nantes / CNRS)(2) et une équipe du Laboratoire de Planétologie et Géodynamique (LPG – Université de Nantes / CNRS)(3) coordonnent le projet EMOI (Evolution de la Matière Organique Insoluble). Ce programme de recherche, mené également en partenariat avec (4), a pour objectif de caractériser la transformation de matière organique insoluble « modèle » dans des conditions mimant celles présentes à l’intérieur des satellites des planètes géantes. Cela consiste à réaliser des réactions entre matière organique, eau et silicates hydratés, en présence ou non de sulfures de fer [FeS], dans des gammes de température et de pression, de 100 à 600 °C et 0.01 à 5 GPa, respectivement.

Il s’agit là d’expériences complètement nouvelles qui ouvriraient un domaine de la minéralogie critique pour la compréhension des objets du système solaire externe, avec notamment deux questions clés :

(1) la déstabilisation de la MOI peut-elle être à l’origine de l’atmosphère de Titan (N2 et CH4) et l’apport de CH4 peut-il être suffisamment tardif, sachant que le méthane a une durée de vie de quelques dizaines de millions d’année dans l’atmosphère où il disparait par dégradation photochimique ?

(2) des molécules impliquées dans la chimie du vivant, et souvent considérées comme des biosignatures, ont-elles pu être générées à partir de la pyrolyse de la MOI, dans des conditions abiotiques, remettant en cause la nature de biosignature de ces molécules ?

(1) https://miti.cnrs.fr/appel-projet/80-prime-2019/.
(2) Clémence Queffelec et Bruno Bujoli, Laboratoire CEISAM, UMR CNRS 6230, Université de Nantes.
(3) Christophe Sotin, Gabriel Tobie, Olivier Bollengier et Erwan Le Menn, Laboratoire LPG, UMR CNRS 6112, Université de Nantes.
(4) Yves Marrocchi, Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques (CRPG) UMR CNRS 7358, Université de Lorraine

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